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Ill Manors – La Cité de la Violence

Ill Manors

Drame 1
Date de sortie : · Durée : 121 min · Liste : Film 2013
Impression globale
9.0
Histoire/scénario
9.0
Acteurs
7.0
Total 8.5 /10 · 1 avis · 1 note(s) · Poster mon avis ?

Synopsis : Kirby, ex dealer, vient de sortir de prison, Ed est une tête brulée, Michelle, une prostituée sous surveillance et le jeune Jack, se trouve empêtré au sein d'un gang local. Chris est déterminé à se venger et Katya cherche désespérément à fuir ce trouble voisinage. Sans oublier Aaron, notre protagoniste, qui essaie juste d'être un type bien...

Réalisateurs : · Casting : (Aaron), (Ed), (Katya)

Un avis sur Ill Manors – La Cité de la Violence

  1. Le Duck dit :
    Impression globale
    9
    Histoire/scénario
    9
    Acteurs
    7

    Je vois que soit personne ne s'est encore aventuré à proposer une ciritique de ce film, soit personne ne l'a encore vu.
    Je ne sais pas si beaucoup d'entre vous pourrons le voir d'ailleurs, car je pense que ce film ne dispose pas d'un grand nombre de copies chez nous.
    Ill Manors est le premier long métrage de Ben Drew, alias Plan B rappeur britannique dont le titre She Said à fortement marqué les esprits l'an dernier par son mélange hip hop et funk.
    Ben Drew a déjà fait ses débuts au cinéma avec un autre film britannique, Harry Brown, dans lequel il incarnait le leader d'une bande de gangsters de la banlieue de Londres.
    Ill Manors ne change donc pas de registre et tape une nouvelle fois dans le drame banlieusard, sorte de La Haine à Londres.
    Le film est un prolongement d'un court métrage réalisé par Ben Drew intitulé Michelle alors qu'il n'était âgé que de 21 ans et était interprété par la plupart des acteurs présents dans la version long métrage.
    Le casting est composé à la fois d'acteurs professionnels et amateurs, mais la plupart des rôles principaux sont vraiment bien mis en scène.
    Les acteurs sont tous animés par une certaine rage, on les sent réellement concerné par le sujet. La plupart ayant surement connu les mêmes situations.

    Le téléphone portable d'un dealer local est égaré et sert de fil conducteur à une histoire au multiples personnages. 8 personnages principaux sont introduits par une chanson écrite spécialement par le rappeur et quelques autres secondaires.
    Ce qui est toute suite frappant pour les débuts d'un réalisateur, c'est sa maitrise du langage cinématographique comme l'utilisation de la voix off à l'introduction du film.
    Ce n'est pas qu'une simple voix off, mais un slam. Une véritable ode aux âmes déchues de ce quartier défavorisé.
    Une fois que l'on a placé le contexte, on peut imaginer le film, comme étant construit comme un nouveau titre de rap. A travers ces 8 personnages, plusieurs thèmes sont abordés de la dureté de la vie en banlieue, la pauvreté, la drogue, les destins liés, les relations conflictuelles et sous tension de ces catégories sociales.
    Drew dépeint une certaine image de Londres souvent peu connue chez nous, à l'exception faite des émeutes de l'an dernier.
    Ici rien n'est rose, aucun personnage n'est épargné et ils seront tous confrontés par leur destin tragique.

    Le film se déroule sur une durée de 7 jours, permettant de s'attarder sur chacun des personnages principaux.
    Il en résulte une certaine expression de l'effet papillon encrée dans une réalité sociale.
    Chaque faits et gestes engendrent des répercutions dans la vie des autres.

    Drew frappe fort, dévoilant des moments très violents, parfois difficilement supportable comme l'exécution d'un jeune dealer.

    Le spectateur est entrainé dans ce quartier n'épargnant personne à l'image d'Ed, dealer local ayant perdu son téléphone, qui force une prostituée à faire des passes pour 20 livres ou même un sandwich jusqu'à ce qu'il estimera que la perte de son bien lui soit remboursé.
    Les histoires sont toutes plus pesantes et horribles les unes que les autres.
    Nous sommes bien loin d'un film de gangster cartoonesque façon Tarantino (parfois cité dans le film) ou même de Guy Ritchie sauf lors de leur présentation.

    Ill Manors prend place dans les rues de East London, pas très loin de l'Olympic Park et s'impose comme une véritable réponse aux émeutes d'aout 2011.
    Une énergie viscérale domine tout le film, même si la fin semble des plus classiques. Les gentils finissent bien, les méchants sont punis... quoique ce n'est pas non plus une vérité absolue.
    Ceci est encore la marque d'une certaine jeunesse et d'un manque d'expérience au poste de réalisateur.

    L'image du film est aussi dure que les propos et les thèmes abordés, appuyant efficacement cette sensation de cinéma vérité. Le réalisateur a d'ailleurs avoué s'être inspiré du film Pusher de Nicolas Wending Refn.
    Pour cela, Ben Drew a su s'entourer du directeur de la photographie, Gary Shaw connu pour son travail sur le film d'un autre britannique, Moon de Duncan Jones.
    Concernant la musique, la plupart des morceaux sont inédits et ont été spécialement écrit par Ben Drew pour les biens du film.

    Ill Manors a été plutôt bien accueilli en salle et par les critiques britiques, se plaçant à la neuvième place du box office lors de sa sortie.

    Malgré ces quelques défauts dû au simple manque d'expérience de la part du réalisateur, Ill Manors est un film à voir absolument pour découvrir les premiers pas de Plan B derrière la caméra.
    C'est un film dégageant une rage, une énergie viscérale, qui ne laissera personne indifférent.

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